Édition du vendredi 25 novembre 2005
Le gouvernement veut donner aux maires les «moyens de lutter contre l'absentéisme scolaire
Nicolas Sarkozy annonce que la future loi sur la prévention de la délinquance va donner aux maires les «moyens de lutter contre l'absentéisme scolaire dans le cadre de son plan de prévention de la délinquance». Cest ce quil a promis jeudi en clôturant le 88ème congrès des maires à Paris.
Le ministre de l'Intérieur a détaillé devant les édiles les mesures nouvelles qu'il proposera dans son plan de prévention de la délinquance, qui leur donnera un rôle de coordination dans ce domaine. Annoncé depuis deux ans, ce projet de loi constitue une des réponses du gouvernement aux événements dans les banlieues.
Ce plan comportera un volet contre l'absentéisme scolaire, «banalisé» selon M. Sarkozy. «Quand un jeune ne va pas à l'école, c'est le début de la catastrophe. Plus on le tolère, plus on l'accepte, moins on a de chances d'arranger la situation», a lancé le ministre de l'Intérieur.
Dans ce but, la nouvelle loi donnera aux maires «les moyens de mieux recenser les enfants d'âge scolaire» dans leurs communes pour «vérifier qu'ils respectent l'obligation d'inscription scolaire».
L'hôte de la place Beauvau souhaite que les maires soient «informés par les chefs d'établissements des situations d'absentéisme scolaire répété, qui sont les premiers signes de la dérive d'un jeune».
Il a également souhaité que la loi donne aux maires un «pouvoir d'intervention auprès des parents, pour les placer devant leurs responsabilités et pour les aider à les assumer».
M. Sarkozy entend également donner la possibilité aux maires de «coordonner les interventions de caractère social», qu'elles viennent des assistantes sociales, de la Protection maternelle infantile (PMI), de la médecine scolaire, des éducateurs spécialisés, des animateurs, des enseignants ou des policiers.
Ces annonces du ministre de l'Intérieur complètent celles faites lundi devant les maires par Dominique de Villepin.
Le Premier ministre, coupant l'herbe sous le pied de M. Sarkozy, avait annoncé un renforcement des prérogatives des maires dans le domaine de la sécurité.
Comme Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy a rendu un vibrant hommage à l'action des maires pendant les trois semaines de violences urbaines. «Les maires, quelle que soit leur tendance politique, ont démontré leur utilité, leur sens des responsabilités dans une période particulièrement éprouvante», a remarqué l'ancien maire de Neuilly-sur-Seine.
Alors que de nombreux bâtiments publics ont été dégradés, Nicolas Sarkozy a confirmé que «le délai de remboursement du fonds de compensation de la TVA pour les dépenses d'équipement qui seront effectuées en réparation des dégâts» serait «supprimé».
Dans ce long discours d'une heure, le ministre de l'Intérieur est revenu longuement sur les trois semaines de violences urbaines sans précédent que la France a connues entre le 27 octobre et la mi-novembre, et soigné sa popularité parmi les 5.000 maires présents.
Le ministre de l'Intérieur a refusé une nouvelle fois toute «analyse systématiquement compassionnelle» des événements. «Les erreurs d'urbanisme, le chômage, la misère, les discriminations, le racisme, les injustices ne justifient en aucun cas qu'on vienne démolir des équipements qui servent à nos compatriotes les plus modestes. Cela n'excuse en aucun cas qu'on fasse brûler la voiture du voisin», a souligné Nicolas Sarkozy. «Si quelqu'un veut faire brûler une voiture, qu'il commence par la sienne», a-t-il même lancé.
Enfin, le ministre de l'Intérieur a précisé que les forces de l'ordre ont interpellé 3.200 personnes en flagrant délit pendant les violences urbaines et 1.540 depuis la fin des émeutes.c=http://www.up
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